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Refuser de parvenir


« [t]ant que notre triomphe ne sera pas en même temps celui de tous, ayons la chance de ne jamais réussir » Élisée Reclus

... Comme l’écrit G. Bottinelli, les notions d’avant‑garde intellectuelle et d’égalité des chances font également l’objet de critiques dans la pensée libertaire dont « l’objectif n’est bien sûr pas uniquement la destruction du capitalisme, mais aussi – et c’est là l’originalité fondamentale de l’anarchisme – d’en finir avec toute forme de domination économique, politique et morale : l’anarchie est une société sans hiérarchies » (p. 104). Il ne s’agit donc pas de réduire le refus de parvenir à une attitude ou un cadre éthique individuels. En ce sens, le refus de parvenir débouche sur une critique de l’avant‑gardisme, de la représentation politique, de la concentration des responsabilités, ainsi que de la voie réformiste (p. 29). Mais il ne préconise en rien la médiocrité, le nivellement par le bas ou l’ignorance puisque « pour refuser de parvenir, il faut être en mesure de parvenir » (p. 38), de renoncer à la vanité et à l’arrivisme au profit de la réussite sociale « qui résulte de la solidarité et de l’altruisme. Il importe beaucoup plus de “se réussir” que de réussir. Ou, pour user d’un terme moins entaché d’infamie, il s’agit d’abord, comme l’écrit André Panchaud, de se réaliser » (p. 44‑45) à l’encontre de l’élitisme et du méritocratisme...

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