top of page

Salut à toi camarade,


Le 10 octobre 2017 Bertrand Bony nous quittait. Nous adressons à sa famille et à ses proches nos très sincères condoléances.

Bertrand était un militant qui donnait son temps, ses compétences et son enthousiasme à l'association Attac ainsi qu'à Réseau Salariat dont il était un membre fondateur.

Pour nous, militants de Réseau Salariat, c'est un camarade précieux qui nous a quitté. Précieux par son expertise, précieux par son dévouement, précieux pour ses qualités humaines.

Il avait été l'un ceux qui avait développé nos thèses, les avait affinées, notamment par la rédaction d'une brochure sur l'investissement et la monnaie. Ce travail nous devons le poursuivre pour la clarté et pour lui.

Nous sommes, dans le groupe Ile de France, particulièrement attaché à son travail et à son engagement avec nous pour maintenir l'association dans l'orientation qui nous a fondés.

Salut à toi camarade. Nous tâcherons d'être dignes de toi.

Pierre

Il y a eu énormément de monde et de fleurs à ses obsèques, samedi 14 octobre, au Centre funéraire de Villeurbanne-Cusset, non parce qu'il était célèbre, mais parce qu'il était apprécié et aimé. Bertrand était en effet une personne exceptionnelle. Il réunissait à la fois des qualités intellectuelles et des qualités humaines, ce qui est assez rare pour le souligner. Intègre, dénué d'égo, d'ambitions personnelles et d'esprit de revanche, il savait tenir tête à plus fort que lui quand l'intérêt général était en jeu. Il était compétent et créatif, mais aussi généreux et empathique.

Il a affronté sa maladie avec beaucoup de courage et de lucidité. Pendant les deux ans qu'elle a duré, il a envoyé à ses proches, dont j'avais l'honneur d'être, ce qu'il appelait un "bulletin de santé" où il décrivait l'évolution de son cancer, les soins qu'il devait endurer et l'état dans lequel il se trouvait. cela m'avait tellement impressionnée que je lui avait écrit ceci, en réponse à l'un de ses derniers bulletins:

Bonjour Bertrand,

Il semble que l'épreuve que tu traverses ne t'ait pas altéré le caractère, ce qui est tout à fait rare. La plupart des gens sont si angoissés dans la maladie qu'ils en veulent à tout le monde et deviennent invivables, sans s'en rendre compte. Ca a été mon cas.

Toi tu ne perds apparemment ni ta clairvoyance, ni ta bienveillance, ni ta résilience... Tu vas me demander comment je le sais? D'abord j'ai des nouvelles de toi par les Lyonnais mais aussi je le sens au ton de ton mail. Il n'y a là ni colère, ni déni, ni apitoiement. Ce qui, je le répète, est exceptionnel. J'ai toujours pensé que tu étais quelque part exceptionnel, humainement et pas seulement intellectuellement, mais que tu restes égal à toi-même dans la maladie, ça, je trouve ça vraiment admirable.

Dominique

Son dernier bulletin a été écrit et envoyé par sa famille à tous ceux à qui il avait coutume de donner de ses nouvelles. En voici un extrait :

Salut à tous et à toutes,

Aujourd’hui, c’est nous, ***, ***, qui prenons la plume de Bertrand pour écrire ce dernier « bulletin de santé », comme il avait coutume de les appeler depuis maintenant deux ans.

Vous le savez ou vous l’aurez compris, il nous a quittés, laissant un vide immense autour de lui.

Ces dernières semaines ont été épuisantes pour lui, les nouvelles chimios, les perfusions, la fatigue, les difficultés à s’alimenter, la perte de force et d’équilibre, etc. et malgré ça sans s’apitoyer et en gardant sa force morale et ce calme incroyables, son intellect à 300% jusqu’au bout...

Il a été hospitalisé en neurologie le mardi 3 octobre pour surveillance et renforcement des traitements.

Après un week-end riche en visites et plutôt en forme, lundi, il était fatigué mais avait très envie de rentrer à la maison. Tout a pu s'organiser pour sa sortie le lendemain. avec une hospitalisation à domicile. Mais dans la nuit sa situation s’est aggravée et il a perdu conscience.

Epuisé par ce long combat et rempli de tout l’amour que nous lui avons tous porté, c’est hier matin qu’il a rendu les armes, sans agitation ni douleur. *** avait été appelée à son chevet et l’a accompagné dans ce dernier souffle.

...

Pour clore ce dernier bulletin, voici un poème de Bertrand, quand il avait 22 ans:

"Ce voyage là

Avant de m'embarquer dans un costume en bois

Avant de m'embarquer pour ce voyage là

Seul

Je voudrais remonter revoir encore une fois

Une dernière hirondelle un dernier choucas"


bottom of page