Voilà le texte de la conférence d'Alain Badiou sur la révolution d'octobre (et le communisme) à l'occasion de l'anniversaire de la révolution de 1917.
Il est toujours impressionnant de voir, dans le temps court d’une vie humaine, un événement historique vieillir, prendre des rides, se ratatiner, et puis mourir. Mourir, pour un événement historique, c’est quand l’humanité presque toute entière vous oublie. C’est quand, au lieu d’éclairer et d’orienter la vie d’une masse de gens, l’événement ne figure plus que dans des manuels d’histoire spécialisés, et encore. L’événement mort gît dans la poussière des archives.
Eh bien, je peux dire que, dans ma vie personnelle, j’ai vu sinon mourir, du moins agoniser, la Révolution d’Octobre 1917. Vous me direz : vous n’êtes pas si jeune, après tout, et en plus vous êtes né vingt ans après ladite révolution. Elle a donc quand même eu une belle vie ! D’ailleurs, on parle partout de son centenaire.
