Depuis quelques années, le mot travail est utilisé à tort et à travers. De la « valeur travail », chère à la droite, à la loi du même nom l’an passé, on aurait tendance à penser que le travail est une valeur capitaliste ou un concept archaïque, une lubie de la société productiviste que le revenu universel d’un Benoît Hamon viendrait remplacer comme solution à la crise que nous subissons. Pourtant, le travail est au fondement de toute société. Alors, qu’est-ce qui cloche ? C’est que le travail est devenu invisible dans les pratiques et discours militants de la gauche syndicale et politique. Or quel projet d’émancipation peut faire abstraction de ce qui est le quotidien de la très grande majorité des exploité.es ? Entretien avec Claudine Cornil, syndicaliste à la Ferc-CGT [1].
