La journée du 10 août 1792, "les sabots frappèrent à la porte des gens à souliers" (Chateaubriand). C'est le début de ce qu'on a appelé "la Seconde Révolution" (proclamation de la République et du suffrage universel). "Dès lors, nous dit Mme de Staël, la révolution changea d'objet. Les gens de la classe ouvrière s'imaginèrent que le joug de la disparité de fortunes allait cesser de peser sur eux".
La Convention, une assemblée élue au suffrage universel pour la première fois en France, va voir s'opposer deux visions de la société.
On nous a raconté autre chose à l’école, mais la vérité est que la vision de la société de Voltaire était celle-ci : "Un pays bien organisé est celui où le petit nombre fait travailler le grand nombre, est nourri par lui, et le gouverne". Pour lui, comme pour les Constituants qui l'avaient inscrit dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, "La propriété est inviolable et sacrée". D’après Henri Guillemin, c’était la première fois dans l’histoire qu'on qualifiait la propriété de sacrée…
Robespierre, lui, avait une vision de la société tout à fait opposée. Voilà ce qu’il a écrit dans un tract de février 1789 : "La plus grande partie de nos concitoyens est aujourd’hui réduite par l’indigence à ce suprême degré d’abaissement où l’homme, uniquement préoccupé de survivre, est incapable de réfléchir aux causes de sa misère et aux droits que la nature lui a donnée".
Après la fête de la Fédération du 14 juillet 1790, il a déclaré à l’Assemblée: "Vous voulez diviser la nation en deux classes, dont l’une ne sera armée que pour contenir l‘autre".
Après la Convention a essayé de convaincre l’assemblée de voter des lois pour la limiter, sans succès, on s’en doute.
Son combat est décrit, de manière saisissante par Henri Guillemin, à partir de la minute 59.20
Voir aussi à la minute 1.23. 26, ce que Robespierre a fait pendant l'année où il a dirigé le Comité de salut public, avant d'être envoyé à l'échafaud le 9 thermidor.
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