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Suisse : Refus massif du Revenu de base inconditionnel


Suisse

Dimanche 5 juin, les ayant droit de vote en Suisse étaient appelés à dire oui ou non à un "Revenu de base inconditionnel (RBI)". Trois quarts des votants ont dit non. La proposition semblait pourtant alléchante, chaque personne habitant en Suisse recevrait chaque mois et sans aucune condition 2500 francs suisses (environ 2100 Euros).

Alors, pourquoi un refus si massif? Il y a une multitude de raisons. La première était que l'initiative n'était pas formulée, la deuxième qu'elle serait financée en sacrifiant les assurances sociales existantes.

Le fait que l'initiative n'était pas formulée a pesé lourd dans la balance. En effet, la compétence de formuler les lois et réglementations d'application incombe à des Parlements largement dominés par la droite. Cette dernière aurait sauté sur l'occasion de déréglementer encore plus l'économie et les conditions de travail.

Le fait que le RBI serait financé par l'abandon pur et simple des assurances sociales existantes, soit l'assurance chômage, l'Assurance Vieillesse, l'Assurance invalidité, l'Assurance maladie, etc., ce qui, soi-disant, garantirait un coût global neutre, n'a non plus pas convaincu du tout. Si cet argument a été très contre-produisant pour les partisans de l'initiative, il a été très encourageant pour les opposants à l'initiative (dont nous faisons partie), il a en effet montré que les travailleurs en Suisse ne lâcheront pas le filet de sécurité sociale qu'ils ont de haute lutte imposé au vingtième siècle.

Le RBI était censé résoudre le problème de l'emploi qui, selon les auteurs de l'initiative, était en voie de disparition à cause de la robotisation du travail. Une belle manière de se voiler la face pour éviter un problème ! La solution au problème de l'emploi ne passe pas par la négation du travail salarié, elle passe par un autre rapport au travail que celui imposé par les capitalistes, elle passe par une société sans propriété lucrative et maîtresse de son rapport au travail.

Pour les partisans du RIB la discussion est terminée. Pour nous pas, elle continue avec le salaire à vie. Il faut le faire connaître en expliquant en long et en large la différence radicale entre un revenu de base qui est une fuite devant la vraie question − le capitalisme est devenu trop étroit pour accueillir la formidable productivité du travail − et le salaire à vie qui est une reconnaissance de cette productivité qui ouvre la voie à une coopération sociale incluant tout le monde.

Christian Tirefort

Lire aussi : Le revenu universel, généalogie d’une utopie par Antoine Reverchon dans Le monde des idées


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