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Les Amis de la Fabrique du Sud, l’exemple à démultiplier


Michel Mas, le président des Amis de la Fabrique du Sud, et Benoît Borrits, qui tient le site Association Autogestion étaient présents à notre dernière session d'autoformation, en novembre dernier. Depuis, nous suivons avec un grand intéret le developpement de cette Scop qui vient de tenir sa deuxième Assemblée générale annuelle à Carcassonne. Voilà l'extrait du CR de notre formation qui résume leur intervention :

Créer c’est résister

Le samedi matin, c’est le plat de résistance. A 9H, les animateurs de la formation, Aurélien, Claire, Laura et Romain nous présentent Michel Mas, le président de l’association les Amis de la Fabrique du sud basée à Carcassonne. Il est accompagné de son ami Benoît Borris, un journaliste parisien qui s’intéresse aux Scops autogérées et, tout particulièrement, à la Fabrique du Sud (dont la marque est la Belle Aude), la scop que soutiennent les Amis de la Fabrique de sud. Je lui laisse le soin de vous la décrire.

Ce qui m’a frappée, en écoutant Michel Mas, c’est l’intelligence et l’habilité dont ont dû faire preuve les salariés de l’ex usine Pilpa (qui fabriquait des glaces industrielles), pour vaincre l’opposition claire ou dissimulée des puissances publiques, alliées du capital, pour parvenir à leurs fins. Ils ont réussi à mettre l’opinion publique de leur côté et c’est seulement sous la pression publique que l’Aglo a finalement accepté d’acheter les 6 ha de terrain de l’usine, convoités par des promoteurs, (mais elle ne fait pas les travaux de mise en conformité !). Les courts délais imposés par l’état (pour les faire échouer) et le financement de la Scop n’ont pas non plus des problèmes faciles à résoudre. C’est là qu’intervient, entre autres, l’association dirigée par Michel Mas, un ancien syndicaliste à la retraite.

Aujourd’hui la Scop est florissante. Des banquiers, des avocats, des producteurs offrent leurs services bénévolement car le projet fédère et « les gens en ont marre de ce qui se passe ». Les grandes chaines de distribution commencent à s’intéresser à ses glaces artisanales. Il faut louvoyer serré pour que cela ne devienne pas le baiser de la mort. La Scop a déjà multiplié par 2 le nombre de ses chambres froides et projette de multiplier par 2 son personnel et par 5 son chiffre d’affaire. En 6 mois, les 20 camarades de départ ont développé des compétences extraordinaires dans la gestion, le management et la production.

Questions :

Niveau de conscience politique ?

Faible au début, il s’améliore avec la prise de conscience par les camarades de leur identité et des enjeux de leur lutte

Danger d’auto-exploitation ?

Il n’y en a pas vraiment pour le moment car les camarades sont à 35H.

Niveau des salaires ?

La Scop a été forcée par les pouvoirs publics d’avoir une convention collective. On a pris la plus basse. Les salaires vont de 1 à 1,3 et les plus bas salaires sont à 1300E

Degré de démocratie dans la prise de décision, comment s’est effectuée la mise en place des instances de décision ?

À la Fabrique du sud, tous les travailleurs, à l’exception des trois personnes en CDD, sont sociétaires et se réunissent une fois tous les mois en « Assemblée de Salariés » pour débattre de la vie de l’entreprise. Les dirigeants actuels sont ceux qui ont émergés de manière naturelle des groupes de travail sur la production, les bâtiments, la gestion, etc., qu’on avait tout de suite mis en place.

Quelle est votre vision de l’avenir ?

L’association des Amis de la Fabrique du sud va bien au-delà du local. Nous sommes très proches des Fralib. On fédère déjà les Scop du département et on se substitue à la CRES. On a beaucoup de projets, dont celui de mettre en évidence les compétences de la région. Mais on veut avancer tous ensemble avec les producteurs, car on ne veut pas s’approprier leur production, et cela nous ralentit.

Ensuite Benoît Borrits a pris la parole. Il est journaliste à Regards et il anime le site Association Autogestion que nous avons tout de suite ajouté dans les sites favoris de notre site idf. Il a suivi des reprises d’entreprise par des Scop et il s’intéresse à la cotisation –investissement, le thème de notre formation.

Son exposé porte principalement sur ses points de convergence et de divergence avec RS. Par ex, il pense aussi que le salaire doit représenter la totalité des revenus dans les sociétés non-capitalistes mais il ne croit pas à la qualification pour déterminer le montant du salaire. Il ne voit pas pourquoi le salaire ne pourrait pas être égalitaire, ni pourquoi les salariés ne pourraient pas être intéressés aux résultats de l’entreprise.

Il est contre l’autofinancement des entreprises, car très vite, selon lui, les coopérateurs commencent à se comporter comme des capitalistes. selon lui, en effet, c’est constitutif de la notion de fonds propres. A ce propos, il parle des coopératives Mondragon de la région Basque espagnole. Pour plus de détails, je vous renvoie à son livre Coopératives contre capitalisme

Très content d’être là, Benoît Borris a décidé de rester avec nous pour tout le reste du WE


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