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Grèce : laboratoire de la fraternité ?


Dans cette émission de France Culture, Patrick Viveret se livre à une réflexion sur la valeur, après avoir dit qu’à l’origine, valeur signifie force de vie :

« Quand on vous dit, le but d’une entreprise, c’est de la création de valeur pour ses actionnaires, on est dans un coup de force sémantique…Vous vous rendez compte de ce que ça veut dire valeur comme force de vie ?

Bon, ça veut dire, vous donnez la vie, vous êtes dans la création de valeur. Vous êtes dans l’éducation, vous transmettez des valeurs. Vous êtes dans une association, vous contribuez à entretenir de la valeur force de vie, qu’elle soit écologique ou sociale… Non ! Non ! Tout cela c’est de l’improductivité, de l’inactivité ! Par contre, vous faîtes comme M. Dassault, vous vendez des Rafales, là, vous êtes dans la création de valeur… C’est là qu’on se marche sur la tête !

La journaliste l’interroge sur les rapports de force. Après avoir dit qu’il préférait parler de dynamique de force, car le rapport de force est un jeu à somme nulle, il ajoute :

« Dans une dynamique de force, oui, il y a du conflit qui est nécessaire, mais ce conflit est une alternative à la violence, et d’ailleurs les situations de violence se produisent quand les conflits ne se sont pas formés à temps, on l’a vu avec les émeutes urbaines en France et en Grande Bretagne.

Donc aujourd’hui il y a un conflit mondial entre deux fondamentalismes (là, je reprends les propos de Joseph Stiglitz), le fondamentalisme marchand et le fondamentalisme identitaire, avec le rapport systémique entre les deux, car, évidemment, si vous êtes les perdants du fondamentalisme marchand, vous allez chercher du sens et de la reconnaissance, deux briques de bases chez tous les êtres humains, du côté du fondamentalisme identitaire. On ne combat le fondamentalisme identitaire que si on crée une logique de résistance créatrice face au fondamentalisme marchand.

Aujourd’hui ce qui se définit, sur le plan économique et statistique comme étant de l’activité, c’est 12% du temps total de vie. Donc on comprend bien qu’on est sur une pyramide inversée. Un pacte social anticipateur, c’est s’appuyer sur les potentialités créatrices de tous les êtres humains sur l’ensemble de leur temps de vie et à ce moment-là, c’est redéfinir qu’’est-ce qui est contributif, qu’est-ce qui est source d’activité bénéfique, qu’est-ce qui est créateur de valeur comme force de vie… »



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