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À LA RECONQUÊTE D’UNE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE PAYSANNE ET DÉMOCRATIQUE

Commentaire d'ASAV : Aux solutions proposées, il faut ajouter celle d'une cotisation sociale de l'alimentation: Une somme de 150€ de budget alimentaire devrait être distribuée chaque mois à l’ensemble des individus (ou à leurs parents pour les mineur.es). Cet argent serait par exemple disponible sur la carte de sécurité sociale, chaque professionnel.le conventionné.e ayant reçu une machine pour encaisser les achats réalisés.Cet argent pourrait être dépensé uniquement auprès de professionnel.le.s de l’agriculture et de l’alimentation conventionnés à partir de critères bio et sociaux, y compris en restauration hors domicile, par des caisses de sécurité sociale de l'alimentation (SSA).

Cela représenterait un budget annuel d’environ 118 milliards d’euros, à augmenter des frais de fonctionnement.



La crise sanitaire due au Covid-19 a mis en lumière l’importance de l’autonomie, sacrifiée sur l’autel du marché. Nos dirigeants ont appris à leurs (et à nos) dépens qu’il ne suffisait pas de passer commande pour obtenir le produit désiré et qu’être en mesure de produire soi-même peut faire la différence entre subir une crise et la surmonter. À cette règle, l’agriculture ne fait pas exception. En perturbant les rouages de l’économie agricole mondialisée dont nous dépendons pour notre alimentation, la pandémie que nous traversons semble avoir engendré une prise de conscience quant à l’importance de retrouver notre souveraineté alimentaire[1].


Depuis le mois de mars, de nombreux pays ont ralenti leurs exportations en raison d’une diminution de la production, de difficultés dans la logistique de transport et de vente ou encore d’une volonté de sécuriser les approvisionnements nationaux.

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D’ores et déjà, les prix des fruits et légumes ont augmenté de 10 % en moyenne depuis le début du confinement

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I. Relocaliser pour reprendre le contrôle de nos modes de production

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II. Aux racines de notre perte de souveraineté alimentaire

Nous importons aujourd’hui plus de 50 % des fruits et 35 % des légumes que nous consommons. Nous sommes passés d’une situation d’autosuffisance à une situation de dépendance en à peine 30 ans.

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Cela correspond à une disparition de 3000 hectares de vergers par an en moyenne.

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Ces centaines de milliers d’arbres arrachés, ces dizaines de milliers de salariés licenciés, ces milliers de fermes détruites et d’outils de production abandonnés sont le résultat d’une politique agricole néo-libérale délibérée.

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III. Pour reconquérir notre souveraineté : protéger, partager, installer

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Proposition 1 :Instaurer des prix minimaux d’entrée sur le marché français afin de réduire la distorsion de concurrence avec les pays qui pratiquent le dumping social et environnemental.

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Proposition 2 : Lors de la vente ou de la transmission d’exploitations de plus de 200 hectares, inciter les Safer à en allouer une petite partie à des projets de maraîchage.

Proposition 3 : Préserver les terres agricoles de l’artificialisation, notamment autour des villages et villes moyennes existantes. Lorsqu’elles appartiennent aux communes, leur redonner une vocation maraîchère ou fruitière à destination du marché local.

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Proposition 4 :Aider financièrement la reconstitution ou la remise en état de vergers en leur réservant une part substantielle des plans de relance.

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Proposition 5 : Dans le cadre de la PAC post-2020, remplacer les aides à la surface par des aides fondées sur la qualité de la production et le nombre d’emplois.

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Proposition 6 : Encadrer les marges de la grande distribution sur les produits frais, et à fortiori issus de l’agriculture biologique, français.

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Reconquérir notre souveraineté alimentaire n’est pas non plus un repli sur nous-même. C’est au contraire reconnaître aux agriculteurs et aux ouvriers agricoles du monde entier le droit de ne pas demeurer nos « serviteurs » et de transformer les échanges de matières premières agricoles en réels échanges agri-culturels, aux deux sens du terme. Pour cela, la voie à suivre est claire : protéger nos producteurs, partager nos terres et installer des paysannes et des paysans nombreux.


Pour lire l'article de l'Institut Rousseau






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